toutes les photos illustrant cet article ont été collectées sur le site de la ville des Mureaux à cette page :
http://www.lesmureaux.fr/index.php/Cadre%20de%20vie?idpage=7&idmetacontenu=82930
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Voilà comment cela s'est terminé dans le hall de la mairie des Mureaux le 23 décembre 2010 en fin de matinée.
Le jour J et l'heure H de cette installation étaient ainsi programmée et nous nous y sommes tenu.
Nous avons ainsi pu poser pour cette photo commémorative de l'évènement et tout le monde est reparti fier et content me semble t-il pour aller déjeuner :
Comment cela est-il arrivé ?
H-10mn : Le camion municipal est venu vers 10:30 à Bècheville et trois gars ont apporté l'étoile jusqu'au hall de la mairie, l'ont posé bien au milieu.
Soigneux les gars. Professionels. (un peu surpris je crois bien et amusés peut-être.)
Le tout fait 4m d'envergure, 50cm de haut et doit peser 2 kilos, c'est en bois de sapin teint au brou de noix, fil de maçon pour les attaches
et sacs plastiques pour les pompons.
H-8mn : J'ai enlevé le fil-de-fer qui servait d'étai pendant la construction.
H-6mn : Délicatement retenue par le gars et gentiment poussée par moi,
l'étoile s'est ouverte comme un parasol .
H-2mn : J'ai tapoté sur le dessus et les 5 petits fils se sont plaqués au sol dans leur ordre impéccable
et ont donné à l'étoile sa stature aérienne auto-portée telle que jusqu'à cette seconde même je ne pouvais croire qu'elle eut pu fonctionner aussi bien ici, grandeur nature, que sur nos maquettes préparatoires à l'échelle 1/10ème d'abord puis à l'échelle 1/2.
... 3 - 2 - 1 - Zéro vous savez qu'aux Mureaux est implanté EADS... Ariane, vous connaissez ? : Comme mon souffle, accrochée à rien, soutenue par rien, l'étoile est restée là, flottante, le sommet (pompon noir et argent) culminant à 50cm.
Nous la rêvions ainsi et nous avons travaillé pour.
Néanmoins, que tout tombe ainsi, bien d'équerre, très léger, très stable, me semblait devoir être jusqu'à la veille au soir et même tôt le matin, incertain, douteux, trop beau pour que cela puisse être vrai et pourtant, c'est exactement ce que cela fut.
Voici une équipe satisfaite à ce qu'a pu me révéler un rapide sondage sur 100% des ouvriers ici présents ayant peu ou prou participé à la fabrication du truc et sans qui cela ne pouvait advenir.
Idem satisfecit auprés du panel représentatif des 3 conducteurs de travaux & stagiaires qui m'ont assuré de leur rigolo emmerveillement. Avec des mots ou avec un pouce en l'air et juste quelques encourageants sourires.
Idem pour trois mères d'enfants accompagnatrices dont l'une a dit avoir eu la veille au soir avec son mari, une leçon de découpage de sac par leur gamin ravi, initié l'après-midi même.
Idem encore pour deux passantes anonymes dans le hall, venues sans doute pour des formalités et qui, surprises, m'ont dit que "vraiment oui, ça rend bien".
Idem pour l'ingénieur-en-chef ici à droite qui, s'il paraît un peu fier, c'est qu'il l'était beaucoup.
- C'est entendu mais cela ne dit pas
Comment cela est-il arrivé ?
J-3 : Je suis arrivé sous une tempête de neige le lundi dans le break où tout était tétristiquement plié.
On m'ouvrit un superbe gymnase dont les tatamis soigneusement empilés feraient une table de travail excellente.
Pour commencer, avant l'arivée du premier groupe, j'aligne 4 tables que je recouvre de papier blanc - récup' d'affiches offertes par la maison - sur lesquelles je pose ces 8 pages A4 cernée de noir, numérotée de 1 à 8.
Travail de recherche, de documentation, de rédaction, de maquette, d'impression, ça ne se fait pas en soufflant dessus.
Toute la Débrouille Cie à tafé à Paris. C'était à J-15 et ce fut prêt à J-5 pck'on est des rapides....
Cliquez sur chaque petite image elle s'ouvrira en grand et vous pourrez tout lire si ça vous intéresse.
Mais lisez même si ça ne vous intéresse pas. Après ça vous intéressera et mieux, ça vous concernera.
Il le faut.
Cette table à l'entrée du gymnase était l'introduction à chacun des ateliers.
J'en faisais en 3 ou 4 minutes un bref résumé, pointais quelques photos, posais une question et donnais trois réponses
"Mais m'sieur, est-ce que le photographe y peut pas enlever le sac à la tortue ?"
- Peut-être l'a t-il fait. " Quant à la déontologie des photographes de guerre c'est un vaste débat mais pas pour aujourd'hui...
Ce n'était non plus l'heure de la lecture ni de l'explication de texte pour cette poignée de 6/10 ans en vacances de Noël et je conseillais simplement aux animateurs de lire tout rapidement afin de pouvoir répondre à d'éventuelles questions.
Après cette table était une autre table, recouverte comme l'autre et chargée d'une quinzaine d'objets qui faisaient l'exposition qu'on dit "pédagogique".
J'avais sélectionné ces objets à l'étal de notre boutique.
Tous objets tricotés ou tressés en fil de sacs plastique tels que les font les dames du GAFREH au Burkina Faso dans la technique qu'elles nous ont enseigné et que nous voulons transmettre.
Voici les dames du GAFREH :
Ceci est un extrait de leur catalogue :
Joli n'est-ce pas ?
Ma table était ainsi garnie.
Avant de passer activement au tripotage de sac, j'invitais à toucher ces objets si peu fragiles.
Je demandais : "En quoi est celui-ci selon vous ? ...non pas en laine, ...non pas en ficelle", etc.
-
Vers J-30 :, lorsque l'idée s'était confirmée que nous ne décorerions l'étoile qu'avec du sac plastique, nous avions rédigé un mode d'emploi capable d'être compris même sans nous, que tout le monde sache reproduire ces gestes simples et puisse les enseigner à d'autres.
Nous offrons ça "cadeaux" car nous savons d'éxpérience que les paroles s'envolent et que les modes-d'emplois restent.
Le voici comme on aime à le faire.
En quinze minutes, exposé et visite passés. je demande à tous de s'assoir sur les tatamis et attire l'attention sur mes mains. Invitant ceux qui sont loin à s'approcher un peu :
"Mais m'sieur, j'y vois là. - Ce n'est pas de voir dont il s'agit mais de regarder. Vous sentez la différence ? on peut voir comme un badaud, il faut regarder comme un espion et me piquer le plan. Comprenez-vous ?"
Cela vient-il de là ? cette jeune-fille de 12/14 ans, un peu lointaine et cependant habile fit en deux heures les + beaux pompons qui soient dont le noir et argent que nous avons mis au faît et un autre multicolore placé juste en dessous.
Elle en apporta deux autres chez elle après m'avoir demandé si je n'y voyais pas d'inconvénient. Je lui promis que même ceux exposés lui seraient rendus au démontage le 15 janvier. Normal. l'oeuvre est d'abord à celui qui sait la faire...
Sur la fin de séance (la dernière) elle était de fait mon assistante et je lui envoyais les petites et moins petites qui tardaient à finir me permettant ainsi de m'occuper sérieusement des gars, plus chauds pour le goûter imminent que pour la finition délicate du petit noeud double sur la structure de bois.
Je demande alors le silence, je parle moderato. On entendrait presque la neige qui tombe dehors à gros flocons.
Ce sont les ciseaux qui parlent le plus et ce sont les yeux qui les entendent.
Qui les écoutent ! sentez-vous la nuance ?
, Comme sur le mode d'emploi que je donnerai après je pli, je coupe... :
"... bandes égales..."
"... PRESQUE jusque là..."
"... on entre ici...'
"... on continue là..."
"... 1er en bas - 1er en haut..."
Puis, le travail collectif commence :
L'animatrice-stagiaire sait le faire...
Lui sait déjà. L'animateur aussi...
L'un sait, l'autre moins et le 3ème hésite.
("Copiez ! Copiez sur ceux qui savent ai-je dit, et ceux qui savent font savoir" )...
Eux savent...
" Euh, msieur, j'ai fini, je peux en faire un autre ? - Ah NON !!! il faut en faire deux, trois !"
les uns n'en font qu'un et ça suffit comme ça...
Lui saura. L'autre a su...
Et toi, tu sais ? oui bon, qui d'autre ?
Tu ne sais pas ? je reprends au début....
lui, je sais qu'il sait...
Elle aussi...
bientôt tous ont leur fil.
Là ça va. Certains en font deux.
Ensuite nous en ferons des pompons selon la méthode simple et rapide que je leur apprendrai.
Ceux qui ont fait leur fil l'étendent au sol, mesurent, comparent, dissertent, s'amusent.
Ils les mettent sur le ventilateur que j'ai arrangé et posé à cet effet. Horizontal.
Pendant ce temps, les animateurs assurant côté sac,
je prends les enfants avec moi par groupe de 2 ou 3.
Au milieu du gymnase nous avons posé les barres en bon ordre dans un pentagone imaginaire et approximatif.
Il s'agit maintenant d'attacher de façon idoine les barres trois par trois avec un double noeud dans de la ficelle de maçon.
Je montre les trous déjà fait que j'agrandi avec une pointe solide
("Ah ça, pas touche hein !!!... Eh ! Qu'est-ce que j'viens d' dire ?!?")
Chacun fera son noeud dans la ficelle qu'il passe trois fois.
Certains veulent en faire plus, ils insistent.
"C'est symbolique leur dis-je, ce n'est qu'un noeud mais c'est TON noeud !
et sans lui, l'étoile ne tiendrait pas. Allé, fais-nous un autre pompon..."
Tu vois où il doit passer ? (ils ont tous vu. Tout est passé. Tout a tenu.)
A ce moment là, je n'aurais pas parié que l'étoile finirait si bien ni même qu'elle finirait.
J'avais tort, c'est entendu mais je crois que les doutes aident plus à construire que les certitudes.
Ceux-là sont partis, d'autres viendront demain, nous finirons tout ça...
Aux ateliers suivants, d'autres ont tourné autour de la même façon et tout fut attaché.
Travail indispensable et certes un peu répétitif mais seulement pour moi remarquez ,bien...
Elle en était là, l'étoile au soir du premier jour.
Au deuxième elle était montée et commençait à se charger de pompons.
Tout allait bien - comme je ne le pensais pas encore - et demain nous donnerait ce qui manquait.
Principalement des pompons.
J'avais apporté une lampe faite à notre atelier. Je l'ai accroché là et j'ai éteinds les néons.
Magique ! (et quelle économie !!!)
Le lendemain j'ai éclairé de la même façon et les gosses sont entrés.
Ils se sont approchés doucement en parlant doucement.
On les aurait dit devant le Jésus de la crêche.
C'est resté comme ça toute la journée, le jour se levant nous suffit à éclairer nos activités dans un calme relatif et doux comme le joyeux babil des travailleurs acharnés.
Ce chaud dedans nous faisait voir dehors comme un univers de glace.
à la fin du troisième jours tout fut achevé et après quelques réglages que je fis le matin seul
le camion de la mairie est arrivé pour tout emporter dans le hall.
- Oui mais quand même, cela ne dit pas
Comment cela est-il arrivé ?
J-30 : C'était fin novembre et nous en étions là, à tirer des plans.
Grâce aux discutions, aux maquettes, la structure s'était allégée, elle était pliable et se tenait debout seule.
Se simplifiant elle nous permettait d'aborder le sujet sensible du déchet par le biais du seul sac plastique qui deviendrait emblématique de tout le reste car tout le reste, comment aurions-nous pu le traiter correctement dans un ateliers de seulement deux heures et demi ?
Qui sait faire ça ?
Chaque groupe se succédant, il était important que tous aient eu in fine le même discours, la même expérience, la même activité et ainsi qu'ils réalisent tous un travail semblable sans avoir été ensemble.
Je serais de fait le seul lien pérenne.
Ce brouillon de projet tracé en 10 minutes nous amena à cette liste d'action qui monopolisera notre temps
et nous fera engager de l'argent pour réaliser une maquette puis deux avant d'acheter et préparer enfin le bois qui ira à Bècheville.
En avancant l'étoile changeait et nous avec.
- Certes mais
Comment cela est-il arrivé ?
J-45 : Vers fin octobre nous avions prévu de faire une structure en bois recouverte de grillage et d'y faire installer toutes sortes d'objets réalisés en toutes sortes de déchets.
Projet ambitieux quoiqu'un peu lourd, trop ambitieux et trop lourd pour des séances de deux heures et demi passées avec des 6/10 ans.
Ce n'était qu'un premiers projet, trop complexe, exhaustif, surchargé comme doivent l'être tous les premiers projets.
Irréalisable, irréaliste et en travaillant encore un peu ne pouvions qu'améliorer.
Less is more. économie - économie.
- Of course but
How did it happen ?
J-55 : C'est début octobre que le sujet de Bècheville est venu à l'ordre du jour et c'est moi qui fut délégué à cette mission pour mon plus grand plaisir.
Comme ordinairement à la Débrouille Compagnie le projet de chacun est le projet de tous et l'étoile telle qu'elle fut éxposée est aussi dûe aux avis, au soutient, aux recommandations de mes six collègues.
Qu'ils en soient ici remerciés.
Il n'est pas très utile lorsqu'un projet fonctionne bien de se demander comment cela est arrivé (n'est-ce pas ?) cependant mon goût pour la géométrie curieuse est amusante me vient de loin comme on peut le voir sur ce blog.
http://pentagonature.canalblog.com/
J'y mettrais bientôt cette étoile.
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